Gérard d\'Houville

Gérard d\'Houville

Sur l'étang bleu

Sur l'étang bleu

 

Sur l'étang bleu passait la verte libellule,

Effleurant l'eau parfois de son aile de tulle.

 

Quand je revins un soir rêver au bord de l'eau,

La libellule était morte sur un roseau.

 

L'eau n'eut plus le baiser de son aile de tulle,

Et j'ai pleuré tout bas la verte libellule.

 

Sur un grand saule vert gazouillait un oiseau;

Un soir, je l'ai trouvé mort au pied du roseau.

 

L'au n'eut plus la chanson de sa voix cristalline,

Ni le doux frôlement d'une aile verte et fine.

 

Un bleu myosotis s'ouvrait au bord de l'eau:

Un soir, je l'ai trouvé fané sous le roseau.

 

L'eau ne refléta plus sa corolle bénie...

Le roseau lui contait ses heures d'agonie.

 

Et j'ai pleuré la fleur et l'insecte et l'oiseau:

Hélas! bientôt après j'ai pleuré le roseau.

 

Et l'étang bleumourur à l'ombre des grands charmes,

Hélas! après avoir pleuré toutes ses larmes.

 

 

Premiers Poèmes, 1894.



03/10/2012
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