Gérard d\'Houville

Gérard d\'Houville

Le sommeil de la Vierge

Le sommeil de la Vierge

 

Les lunaires lueurs entre les piliers blancs

Du cloître où tu t'endors, ô Pure entre les pures,

Viennent auréoler de leurs rayons tremblants

De tes cheveux épars les blondes annelures

Dont la longue caresse enveloppe tes flancs.

 

Dors! La lune répand ses rayons dans l'air sombre

Où les anges, berçant les chastes voluptés,

Du vol harmonieux de leurs ailes sans nombre

Frôlent furtivement les vibrantes clartés,

Ces cordes d'argent clair de la harpe de l'ombre.

 

Ils ont, en lumineux arpèges, célébré,

Au cloître en fleur où tu rêvais, blanche et voilée,

Le mystère d'amour à jamais ignoré

De cette nuit mystique où, Vierge immaculée,

Tu conçus l'infini dans ton sommeil sacré.

 

Dors! Ce n'est pas encor l'heure révélatrice,

Le matin désiré n'a pas blanchi le ciel;

Mais attendant que l'ombre antique enfin pâlisse,

Du fond de l'Orient, voici que gabriel

Ouvre son vol, où luit l'Aube annonciatrice!



04/10/2012
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