Gérard d\'Houville

Gérard d\'Houville

Le verger de l'aurore

Le verger de l'aurore

 

L'espoir qui plane encore au fond du ciel vernal,

De son vol immortel frôle les fronts moroses

Et fait tinter l'or clair du rire matinal

Dans l'éblouissement des rayons et des roses;

Des arbres printaniers ne vois-tu pas neiger

En l'herbe haute les pétales blancs et roses?

Sens-tu dans tes cheveux frémir le vent léger

Imprégné de l'ivresse unanime des choses,

Et l'heure resplendir dans l'auroral verger?

 

 

Le hautbois chante au loin un chant irrésistible

Et tendre, qu'il alterne ou confond tour à tour

Avec les sons vibrant sous l'archet invisible,

Voluptueux et long, des violes d'amour;

Dans l'air harmonieux passent en vols de rêve

Les ramiers roucoulants dont voici le retour.

Savoure la douceur de l'instant qui s'achève,

L'allégresse infinie et l'extase du jour;

L'heure délicieuse est l'heure qu'on sait brève.

 

 

Les lumineux parfums, les odorants rayons

Montent vers le ciel rose où vibre leur lumière

Dans un palpitement d'ailes de papillons.

Sois la divine soeur de la rose trémière!

Fais rire aux gais échos les rires puérils,

Et loin de la tristesse à tour tour coutumière

Laisse, oublieuse enfin de ses futurs puérils,

S'ouvrir comme une fleur ton âme printanière,

Et refleurir en toi tous les anciens avrils.

 

Les Poésies, 1931.



19/11/2012
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